Longtemps ignorée, la nuit s'impose pour le meilleur et pour le pire dans les sociétés hypermodernes : entre liberté et insécurité, développement et protection, "nuit blanche" et "pollution lumineuse", aménagement et improvisation, événements festifs ou repli. Avec La nuit en question(s) (2004), Cerisy a joué une fois encore son rôle de précurseur. Croisant les regards d'artistes, de chercheurs, de philosophes, d'acteurs économiques ou politiques, les actes de cette décade ont posé les fondements d'une première approche de la nuit. En 2017, on est passé à la nuit en chantiers : plus une semaine ne se passe sans l'annonce d'un événement ou d'une controverse, sans le lancement de nouveaux champs de recherches. A l'intention de tous ceux qui oeuvrent sur ce phénomène ambivalent (à la fois espace marchand pour les entreprises, espace de création et d'évasion pour les artistes, espace refuge de l'intime et de l'inappropriable), ce livre constitue une clé d'entrée essentielle et formule des connaissances pour nourrir l'action collective : l'expérience de la nuit, qui fait appel à tous les sens, révèle d'autres manières d'habiter "la ville à mille temps" ; plate-forme d'innovation ouverte, la nuit suscite des dispositifs nouveaux ; laboratoire vivant, elle permet d'imaginer, loin des zonages et des séparations, un "nouvel urbanisme temporaire et temporel" ouvert aux liens et aux partages.