Suite au colloque international " accompagnement, médiation et altérités : de l'inclusion prescrite à l'inclusion réelle " qui a eu lieu du 26 au 28 août 2019 à l'université de Bordeaux, ce numéro de la revue "Education, Santé, Sociétés" a vu le jour, en septembre 2020. Centré sur les problématiques inclusives, il donnait à voir ô combien le décalage entre les prescriptions juridiques et du ministère de l'éducation nationale (issues notamment de la loi de 2005) et la réalité est important. Ce constat peut être réaffirmé aujourd'hui avec force. Si l'inclusion est devenue un terme très usité par différents acteurs publics, elle reste une réalité encore terne et peu claire pour les publics en situation de handicap, leurs proches aidants et certains acteurs institutionnels. Sa définition admet quelques nuances selon le point de vue adopté, notamment autour de la scolarité des élèves à besoins particuliers. A ce propos, Serge Ebersold précise que " Les multiples définitions données à la notion d'inclusion s'organisent, pour la plupart d'entre elles, autour de l'établissement scolaire : elles peuvent mettre l'accent sur les principes qui permettent aux élèves d'être membre à part entière de la communauté éducative ou sur les mécanismes autorisant l'ouverture des établissements scolaires à la diversité " (Ebersold, 2009, p. 74). L'expérience du handicap est tout à la fois le produit d'une situation individuelle, d'un vécu et d'un traitement social, englobant un cadre juridique, un environnement, un rapport à la norme et des interactions inter-individuelles. En effet, " l'expérience du handicap est à la fois celle de certaines caractéristiques physiques, sensorielles, cognitives ou psychiques induisant des incapacités durables, et celle du traitement social qui leur est associé " (Revillard, 2020, p. 6). Les situations de handicap telles qu'on les pense aujourd'hui s'inscrivent dans une histoire longue et controversée. En résumé, " la fin du XIXe siècle marque d'ailleurs une période charnière entre une personne handicapée cachée, rejetée, exclue, éliminée, voire affublée du "Mal" au Moyen Age, et une intégration/inclusion sociale lente mais progressive tout au long du XXe et XXIe siècle, soutenue par une succession de lois et de chartes " (Dugas et Hébert, 2020, p. 222).