Un siècle de politique musulmane 1895-2005 La crainte de l'islam, en France, ne remonte ni au 11 septembre 2001, ni au déclenchement de la guerre civile algérienne, ni même à la révolution khomeyniste de 1979. L'ignorance a sa part : on oublie que notre pays se trouve en contact direct avec des musulmans depuis plus de deux siècles, que des disciples du Prophète sont installés sur notre sol depuis plus de cent ans, que l'islam est la deuxième religion de France depuis le début des années 1970 et que l'on tente de l'" organiser " depuis trente ou quarante ans. Ajoutons-y le poids des mauvaises habitudes. Une tradition d'islamophilie bien réelle remontant au XIXe siècle n'a pas suffi pour que l'administration et les politiques laissent les musulmans régir eux-mêmes leurs affaires comme ils le font avec les autres religions : ainsi, la loi de séparation de 1905 n'a jamais été appliquée en Algérie où les communautés cultuelles ne pouvaient même pas disposer des biens légués par de pieux fidèles, et, depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui, la mosquée de Paris constitue un enjeu politique et non pas spirituel. Etc. Telles sont, avec bien d'autres, quelques-unes des raisons pour lesquelles l'islam revêt en France un visage différent de celui qu'il offre dans d'autres pays européens. En donnant à cette question toute son épaisseur historique, l'auteur nous invite à l'envisager d'un œil neuf.
lslamologue algérien, Sadek Sellam, auteur de nombreux travaux sur l'islam contemporain et conférencier, a participé à l'émission télévisée " Connaître l'islam. "