Il est difficile de ne pas considérer le marasme dans lequel l'humanité est plongée et, ceci posé, impossible de ne pas y réfléchir. Faut-il pour autant cesser de penser le monde humain et non humain ? Devons-nous nous résoudre à l'impuissance ? Sommes-nous assignés à l'incompréhension ? Nous sommes ainsi faits que nous cherchons des causes au malheur qui nous frappe ; la cause qui donne du sens n'est-elle pas l'ultime recours pour éviter la déraison ? Pour ne pas subir une absurdité de plus, il convient trouver la cause des causes, celle qui détermine toutes les autres. Si une partie des humains détruit la planète c'est que leurs comportements sont destructeurs. Ce qui nous intéresse c'est de comprendre ce qui incite les humains à détruire. Si l'on recherche la cause des causes, il semble qu'elle se situe dans une possible immaturité de l'espèce humaine. Autrement dit, vivre sur terre pour l'humain n'est possible que si celui-ci atteint un niveau de maturité qui lui assure au moins sa survie. Il faut croire que les 2 millions d'années de présence du bipède n'ont pas suffi. Une question dès lors se pose : quelle serait cette maturité manquante ? Une certaine capacité à contrôler les pulsions et les instincts ; à surmonter les conflits internes et à établir une relation critique avec les autres sans dépendance. Si ces trois capacités sont manquantes, séparément ou non, nous sommes en présence d'un état immature. L'humain immature souffre de trois maux majeurs au moins : la pléonexie, la "néopathie" et l'hubris. A ces trois maux s'ajoutent deux caractéristiques physiologiques de l'immaturité : la néoténie et le striatum. L'immaturité humaine est-elle à l'origine de la dévastation de notre planète ? Comment l'humain peut-il accéder à la maturité alors que sa physiologie l'en empêche ? Est-il possible que nous cessions de nous comporter comme des enfants ?