Le thème de ce livre peut sembler incongru en ce début de XXIe siècle, habitué à l'annonce multiforme de la fin de l'homme et nourri d'odyssées paléontologiques dont la portée est comparable à celle d'une philosophie première. Adam évoque ce qui nous est trop familier : la perte de l'innocence, la division, la mort et l'impossibilité de revenir en arrière. Mais il évoque aussi, tout simplement, nos limites et notre finitude. Et n'est-ce pas justement cette humanité finie, engoncée dans ses limites trop étroites, que les «transhumanistes» rejettent aujourd'hui ? Pourquoi donc tourner à nouveau notre regard vers Adam ? La figure d'Adam porte en elle-même une interrogation sur la nature et sur la place de l'homme dans le monde. Sans cet effort de retour sur soi, comment engager les changements qui importent vraiment ? Comment ne pas tomber sempiternellement dans les mêmes erreurs et les mêmes fautes ? Loin d'être une figure abstraite et proprement insignifiante de l'humanité, Adam constitue au contraire une révélation de l'homme à lui-même.