Ce qui a fait, au long des siècles passés, le succès de la famille, au point qu’on aurait pu penser qu’il s’agissait d’une réalité immuable qui ne souffrait que quelques déboires, semble s’effriter. La pression sociale, avec toutes ses contraintes et ses faux semblants a, de tout temps, été un facteur de stabilité de la famille. Les sociétés l’ont bien compris et ont reconnu dans le mariage et la famille une institution à soutenir et à protéger positivement. Les temps modernes, sous l’influence du christianisme, ont magnifié un autre choix : celui d’un mariage d’amour pleinement consenti et intensément vécu, y compris en ayant donné naissance à des enfants aujourd’hui eux aussi désirés et choisis. Mais une telle union ne risque-t-elle pas, comme on le voit couramment d’être rapidement remise en cause lorsque le coeur n’y est plus ou ne semble plus y être, passagèrement ou durablement.
Victor Larger, médecin et docteur en philosophie, responsable de la pastorale de la famille du diocèse de Dijon. Philippe Despine, docteur et professeur en philosophie.