A l'été 2016, naît un projet un peu fou. Traverser à vélo l'Europe du nord au sud, des Orcades à Lecce dans les Pouilles (sud de l'Italie). Ecosse, Angleterre, France, Belgique, Suisse, Italie ; 4 545 km parcourus en 76 jours... Il est un temps pour tout, celui qui s'inscrit dans la mémoire du corps mais aussi dans celle du regard, du geste et du mouvement. La diagonale de l'Europe, que raconte Agnès Pezeu, est cette ligne à la fois instable et "presque droite" , qui se découvre au gré des paysages et au rythme des kilomètres durant lesquels, comme les muscles, le verbe se délie, le souffle s'apprivoise, le regard s'aiguise et le corps se délecte ou s'insurge.
La géographie intérieure née de cette diagonale, se dessine et s'inscrit avec l'oeil de l'artiste-auteur et de l'historien qui l'accompagne, dans laquelle s'invitent Léonard de Vinci, Richard Serra, Napoléon mais aussi Roosevelt, Kengiro Azuma ou Montaigne, où le laid côtoie le sublime dans une palette infinie qui mobilise tous les sens. Pourquoi partir, s'interroge l'auteur ? Peut-être pour "mériter la beauté du monde" , dont on ne sort jamais indemne...
Née en 1965, Agnès Pezeu est une artiste plasticienne qui transfigure le corps humain ou animal au travers de ses peintures, sculptures et dessins. Au plus proche du mouvement et de la peau, elle cherche à capter l'instant fugitif du geste. Pour elle, peindre ou sculpter est un engagement physique grand format. Elle expose en France, à Londres, New York, Tokyo, Bruxelles, Munich, ou Istanbul, crée des installations pour dialoguer avec l'architecture des lieux ("Temps et contre temps" , "Dessein d'Eau" Parc national de Saint Cloud) réalise de nombreuses fresques à Paris, Rennes ou Antibes et en intérieur pour des collectionneurs privés.
Elle a créé en 2019 le Fonds de Dotation Interconstruction, visant à promouvoir des innovations et des talents sur les territoires, en art, littérature, sport et biodiversité. Elle vit et travaille à Paris. La Diagonale de l'Europe est son premier essai.