Le 26 juin 1997 La Dépêche, célébrant les cinquante ans de la reparution du journal, réécrit sa propre histoire. Le grand quotidien du Sud-Ouest, évoquant les quatre années de collaboration, entre 1940 et 1944, où " sa plume était serve ", affirme avoir alors " enduré les pires souffrances, un vrai martyre ". Pour Claude Llabres, c'en est trop : " Il faut que les enfants du siècle qui commence sachent que les pires souffrances et le véritable martyre se sont passés ailleurs qu'au siège de ce journal ", écrit-il. Pourquoi ces silences sur la véritable histoire de La Dépêche durant les années noires pèsent-ils encore et toujours sur la région et sur Toulouse ? Qui aurait pu prédire que le 22 novembre 1947, La Dépêche serait à nouveau dans les kiosques et qu'on retrouverait René Bousquet, le chef de la police de Vichy, quelques années plus tard, rue Bayard, comme administrateur du journal ? Ce livre se veut un " droit de réponse " émanant de celles et ceux qui, au péril de leur vie, avaient choisi, contre l'occupant nazi, le combat pour la liberté.
Fils de résistant, ancien " communiste refondateur " aux côtés de Pierre Juquin, Clatide Llabres a été chargé de la culture à la mairie de Toulouse entre 1995 et 2000.