Si le référendum constitue le mode d'expression le plus authentique et le plus direct de la volonté des électeurs, l'idée de confier au peuple le soin de trancher des questions importantes suscite, encore aujourd'hui, de vives controverses. Sous l'influence de la démocratie représentative, la volonté majoritaire est en quelque sorte canalisée par différentes particularités liées au format de la procédure, et les risques de personnalisation du vote, d'instrumentalisation du libellé des questions ou d'influence disproportionnée des ressources investies contribuent largement à modifier l'environnement au sein duquel se forme cette volonté. Les tensions que génère l'expression par référendum s'avèrent encore plus vives lorsque différents peuples, nations ou demos coexistent au sein d'un même Etat. Fruit d'une démarche collective, cet ouvrage propose une réflexion sur la spécificité de la pratique référendaire dans ces Etats plurinationaux, où le référendum peut prendre une dimension existentielle comme outil d'affirmation des nations minoritaires tentant d'acquérir plus d'autonomie.