La technique est un domaine de l'existence humaine où, de prime abord, les choses paraissent simples : pour prendre la bonne décision, il suffit de rechercher l'adéquation des moyens aux fins avec, pour principal critère de choix, l'efficacité. La technique peut bien sûr être utilisée à mauvais escient, et il convient alors que des sanctions pénales soient prévues. Mais nombreux sont ceux qui pensent qu'il n'est nul besoin de débattre longuement pour s'accorder sur des valeurs et des convictions. Cette affirmation se voit cependant de plus en plus remise en cause dans le débat public, questionnée par les problèmes environnementaux d'un côté et la numérisation de nos pratiques de l'autre. Autoroutes, grandes bassines, technologies de surveillance, algorithmes des réseaux sociaux ou agents conversationnels sont clairement apparus comme des sujets dont une partie au moins des citoyens souhaite s'emparer, généralisant le questionnement sur le sens du progrès qui a lieu depuis le XVIIIe siècle. Cet ouvrage propose ainsi une réflexion sur la démocratie des techniques. Interrogeant la façon dont nous pourrions organiser démocratiquement la réflexion et les décisions autour de nos choix techniques, il envisage également que les techniques puissent être, en elles-mêmes, porteuses de valeurs démocratiques à travers les modes d'organisation qu'elles proposent.