L'ANAS a, dans une large mesure, posé les fondements de l'identité professionnelle des assistant(e)s de service social. Sans toujours bien connaître ce passé, les professionnels d'aujourd'hui - et pas seulement les adhérents de l'ANAS - adoptent des positionnements qui trouvent leur origine dans les engagements de l'association durant les années de l'immédiat après-guerre. Alors que la mise en place du système de sécurité sociale et des cadres législatifs de l'intervention sociale (notamment la Protection maternelle et infantile) diversifiait les emplois des assistantes sociales, l'ANAS a donné corps à la profession autour de principes déontologiques encadrant les rapports à l'usager. Elle a su regrouper la majorité des assistantes sociales en une période de fortes tensions politiques, économiques et sociales. Henri Pascal décrit l'activité tenace et passionnée de ces femmes réunies autour de la première présidente, Ruth Libermann : les relations avec les instances politiques, syndicales et religieuses, la revendication du professionnalisme et de la neutralité confessionnelle, l'ouverture sur le monde grâce aux échanges internationaux... Cette plongée dans les années de fondation de l'ANAS permet de comprendre son poids actuel sur la scène du travail social et met en relief les traits identitaires de la profession, telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Henri Pascal, sociologue, a été formateur dans plusieurs institutions de formation en travail social. Il est l'auteur de nombreux articles et contributions à des ouvrages sur l'histoire du travail social.
La construction de l'identité professionnelle des assistantes sociales - L'Association nationale des assistantes sociales (1944-1950) est également présent dans les rayons