Les croyances et les savoirs rationnels naissent et se forment au sein de la conscience humaine. Intuitifs, pragmatiques ou scientifiques, ils mettent en évidence les rapports que cette réalité biologique qui pense et se pense entretient avec ses semblables et avec son environnement. Ce qui fait la spécificité de la conscience de l'homo sapiens c'est que, dès le moment où elle est productrice de la durée, elle est conscience du temps, donc mémoire de ce qui fut et attente de ce qui sera avec les résultats attendus des actions entreprises. Elle peut donc, dès ce moment et afin de se rassurer, inventer son monde pour lui donner du sens, s'interroger sur les commencements et les fins, y mettre en évidence les causalités, puis définir son destin. Mais les discours produits, pour convaincants qu'ils puissent paraître, ne sont que ceux que permettent le langage du moment et le niveau d' "information" de la conscience accompagnée des moyens de l'établir. Cela signifie que le monde, à chaque moment de l'histoire, est une représentation à la fois individuelle et collective de l'humanité. Représentation évolutive car dépendante de l'accroissement des savoirs qui la constituent. L'homme et le monde, en tant que savoirs vrais, se construisent dans la conscience et y reçoivent le sens d'un ordre identifiable à la rationalité.