J'étais sorti de prison depuis cinq ans. J'avais déjà quatre livres publiés et je venais de terminer mon premier courtmétrage, tourné avec l'équipe de La Bande du Rex, dont j'avais coécrit le scénario. J'avais vachement souffert parce qu'on était tenus pour la rédaction des séquences à un cahier des charges qui ne me plaisait pas du tout, mais bon, mon fils venait de naître, j'avais besoin de fric, alors j'avais signé. Pendant les préparations du film, le producteur, qui nous avait invités à manger chez lui, s'est fait cambrioler. "Ça serait pas Nan ?" qu'il a demandé. Encore une fois mon passé me poursuivait. J'ai haussé les épaules et j'ai continué ma route. » Nan Aurousseau poursuit la narration de ses souvenirs entamée avec Quartier charogne. Dans ce récit où la gravité et l'émotion côtoient le comique et le burlesque, on retrouve le monde de la prison, de la démerde, mais on croise aussi François Truffaut, on dîne avec Claude Berri, on boit du Ricard avec Gainsbourg, dans cette autre vie d'Aurousseau, moins connue que celles du taulard et de l'écrivain, celle d'un cinéaste atypique et déterminé.