Si elle est le fait de courants radicaux qui pervertissent les sources islamiques, la violence qui s’exerce au nom de l’islam, et dont les musulmans sont eux-mêmes les premières victimes, se loge au cœur de la relation entre le religieux et le politique. Pour éclairer la crise qui agite l’univers contemporain de l’islam, une analyse en profondeur des fondements du pouvoir politique, lequel s’est posé, dès les origines, de manière tragique, s’avère nécessaire. Menant une véritable enquête qui convoque les sources, l’histoire, la science politique, la sociologie et la théologie, l’auteur dénoue le fil de la contradiction qui fonde l’utopie de l’islam. En isolant les principales références qui ont inspiré et continuent d’inspirer les mouvements de contestation politico-religieux, elle dévoile au fil des pages la thèse inédite qu’elle défend : toutes les entreprises menées pour corriger le monde conformément à l’idéal islamique n’ont conduit qu’à détruire l’État et l’espace du politique. Voilà qui pulvérise l’idée que l’islam est une religion politique. Professeur à l’université catholique de Lille où elle enseigne la sociologie des religions et l’islam, Leïla Babès anime depuis de nombreuses années une chronique à Radio Méditerranée International (Médi1), où elle décrypte et déconstruit les mécanismes de domination et les discours convenus dans les dossiers qui concernent notamment les institutions politiques et religieuses, le statut des femmes et les cultures des peuples.