Le public et le privé ont toutes les apparences de notions claires et distinctes. Elles s'avèrent pourtant illusoires si l'on y regarde de plus près. L'une et l'autre notions sont en vérité ambiguës, car elles tendent à empiéter l'une sur l'autre. La distinction du public et du privé perd ainsi tout statut conceptuel et se réduit à des usages de convention. Pour peu que l'individu se garde, pour une raison ou pour une autre, de se confondre dans l'indifférenciation avec les autres membres composant le domestique, il devient indispensable de postuler un espace encore plus restreint et réservé à l'individu. On peut convenir de l'appeler " l'intime " , car le mot désigne ce qu'il y a de plus profond et de plus irréductible dans l'humain. Quelles sont la nature, la gestion et la variabilité de l'intime comme espace ?