Dix fictions, une tunique d'Arlequin, un manteau de chimère, une cape d'invisibilité. N'en lire qu'une, c'est déjà trop. Les lire toutes, quelle déception ! Dans un sens ou dans l'autre, on sera interdit car, comme chacun sait, la Loi est venue pour que le crime augmente. L'Interdit constitue un jalon dans une histoire à écrire, celle d'un fantastique qui n'aurait rien de "belge" ou alors négativement, par une malédiction. Un "imaginaire wallon" , mais sur un mode radical, sans folklore de Basse-Meuse, ni édulcorants provinciaux, revu et corrigé à la manière d'un Zulawski ou d'un Gogol, imprégné de makrâlerie, de batailles nocturnes et d'occultisme, profondément ressourcé par des courants d'Europe de l'Est. Une simple anthologie ? Non, il s'agit à la fois d'une entité harmonique - son contenu ne s'épuise pas dans l'anecdote, sa structure nous adresse une énigme - et d'une camera obscura qui projette la fantasmagorie d'une région jusque-là inconnue de la République des Lettres : la Wallonie underground.