Dans quelle mesure s'éclairent mutuellement la définition de l'animal et celle de l'homme ? C'est à cette question proprement philosophique que s'attache cet ouvrage, en proposant une réflexion sur le rapport entre les discours zoologiques et anthropologiques dans la philosophie antique, de Platon jusqu'à Augustin.
Sont abordées des problématiques aussi différentes que :
- les intuitions philosophiques fondamentales qui gouvernent les zoologies antiques, tant celle d'Aristote que celle de Pline ou d'Elien ;
- l'étonnante dignité, que les philosophies d'inspiration cynique ou épicurienne attribuent à l'animal, d'être un modèle de sagesse sur lequel l'homme doit régler sa conduite ;
- la polémique entre les stoïciens et les académiciens sur l'intelligence animale et sur la légitimité de l'anthropocentrisme ;
- la caractérisation de la prérogative humaine qui, pour les Pères de l'Eglise, fait de l'homme - et de lui seul - " l'image de Dieu ".
Tout en respectant la diversité des discours sur l'animal ou sur l'animalité, cet ouvrage tente de fournir quelques lignes directrices en évaluant le lien de ces discours à la conception originaire des Grecs d'un logos unique à la fois présent dans l'ordre cosmique de l'univers, dans l'intelligence humaine et dans la vie animale. Cette question générale détermine celle du rapport de la vie à l'intelligence, du biologique au noétique - rapport au sein duquel s'inscrit, aujourd'hui plus que jamais, notre réflexion sur la vie, sur l'animal et sur l'homme.