Comment le christianisme, salué à ses origines comme une force libératrice, est-il apparu à un moment de son histoire comme un obstacle qui s'opposait à cette même libération ? Tel est le sujet, vraiment capital, du livre le plus célèbre du cardinal de Lubac. Face aux impasses des totalitarismes ou du nihilisme auxquelles aboutit l'affirmation athée la plus puissante de l'histoire (Feuerbach, Marx, Auguste Comte et Nietzsche), Henri de Lubac dresse le témoignage prophétique de deux génies religieux du XIXe siècle : Kierkegaard et Dostoïevski. Le monde, qui, en notre siècle, devait aboutir à l'archipel du Goulag et aux fours crématoires d'Auschwitz, ils l'ont d'avance refusé, en brisant le mur de l'irrévocable barbarie par l'affirmation humaine de la foi chrétienne.