Dommage qu´il soit parti, car lui seul en était réellement capable. Il l´a prouvé en encadrant pêle-mêle dans son " Guernica " toute l´horreur de la guerre. Un tableau de maître en guise de préface. L´immense complexité de l´échange international reflétée sur toile : dollar, corne d´abondance, rose des vents, tour de Babel, flèche de grue, pétrolier géant, graphiques et équations. Un enchevêtrement inextricable contemplé par Hermès, le dieu ailé du commerce, et des voleurs ! Un rêve insensé puisqu´il ne reviendra plus. Peut-être même une inutile dérive artistique pour un sujet austère... D´ailleurs, des " clics " secs sur des " fenêtres " déversent " en temps réel " d´intarissables flots d´informations : crédit documentaire, modes de paiement, procédures d´expédition, " incoterms ", profils pays, droits de douanes, fiscalité, codes d´investissements, statistiques, programmes de foires, listes d´importateurs, cours des changes ... Tout sort de la boite magique ; sauf le coeur et la raison. Par contre, ce témoignage personnel confère au récit une dimension humaine forcément rattachée au vécu de l'auteur.