Ce volume souhaite interroger cette option théorique, récurrente dans l'histoire de la métaphysique, qui tend à considérer que l'être est affaire de degrés, que certaines choses sont davantage des êtres que d'autres. Sans doute s'agit-il là d'une manière puissante d'accueillir la diversité des êtres, en y discernant des nuances, un ordre ou des structures, sans avoir ni à y inscrire une distinction rigide entre être et non-être, ni à se contenter de constater, sans pouvoir y mettre un peu d'intelligibilité, la profusion du réel. Fructueuse, mais problématique, la thèse des degrés de l'être constitue, un geste théorique singulier, lourd de conséquences tant sur la nature de l'être, qu'on suppose susceptible de degrés, de plus et de moins, que sur celle de la connaissance, censée y répondre. En privilégiant une chronologie longue, depuis ses racines antiques de la question des degrés de l'être jusque dans la métaphysique contemporaine, cet ouvrage collectif souhaite mettre en dialogue plusieurs traditions philosophiques, afin de préciser certaines continuités métaphysiques, peut-être insoupçonnées, et de mieux situer les points de rupture, où la conception métaphysique, d'un âge à l'autre, se renouvelle et ouvre de nouveaux champs d'enquête sur le réel. Avec les contributions de : Fabienne Baghdassarian, Victor Béguin, Mathilde Brémond, Guillaume Bucchioni, Riccardo Chiaradonna, Filipe Drapeau Vieira Contim, Lucile El Hachimi, David Lefebvre, Arnaud Pelletier, Alain Petit, Kristell Trego, Sophie Van der Meeren.