L'estrapade était un supplice infligé, sous l'Ancien Régime, à un condamné. Il consistait à hisser celui-ci, les bras attachés dans le dos à des cordes, en haut d'une longue pièce de bois, et à le laisser retomber brutalement dans l'eau ou jusqu'à quelques décimètres du sol, ce qui provoquait la dislocation des articulations des épaules et d'effroyables souffrances. Ainsi, se rappelant avec délectation et force détails un autre supplice, celui de Robert-François Damiens, le narrateur, éminent historien qui poursuit un désir frénétique de vengeance, entraîne le lecteur dans une promenade onirique et délirante, prétexte à une méditation sur la vie, sur la mort, sur le néant, dans une confusion déconcertante de temps, de lieux et de personnages.