En continuité avec la pensée de Paul Valéry, René Passeron définit en 1971 la poïétique comme " la promotion philosophique des sciences de l'art qui se fait " , ajoutant que, pour elle, la peinture se comprend comme " un phénomène d'atelier " - à l'inverse de l'esthétique qui la conçoit comme " un phénomène de galerie, de musée, de lieu public " . Dans cette perspective poïétique, interrogeant les conduites créatrices depuis (avec) la question du lieu, cet ouvrage collectif pluridisciplinaire se propose d'aborder ce phénomène qu'est l'atelier à la lueur de toutes les disciplines qu'intéresse la recherche-création : de l'atelier de peinture au studio virtuel de création numérique, de l'atelier d'écriture au studio de danse, de l'in situ à l'in vivo ou l'in silico, c'est ainsi l'atelier en acte(s) à la croisée des arts qui en motive les analyses croisées.
En quoi l'atelier - quelles qu'en soient les dénominations : studio, fabrique, workshop, laboratoire... - participe-t-il de ce que le philosophe Michel Guérin propose sous le néologisme de " topoïétique " ? Car si créer veut dire " donner lieu (au lieu) " , la dimension topique se révèle être un trait essentiel de la poièsis, et l'atelier constitue alors de façon paradigmatique ce lieu singulier/commun, réel/symbolique, fixe/mouvant...
qui donne lieu au lieu de l'oeuvre. Avec les contributions de : Chloé Baudry, Richard Bégin, Gwenaëlle Bertrand, Céline Cadaureille, Claire Chatelet, Camille Deslauriers, Maxime Favard, Thibault Fayner, Romain Fohr, Anne-Laure George-Molland, Jean-Marie Gleize, Karleen Groupierre, Marie Joqueviel-Bourjea, Loig Le Bihan, Joanie Lemieux, Sabine Macher, Patrick Marcolini, Alix de Morant, Rodolphe Olcèse, Lydie Parisse, Chloé Persillet, AMarie Petitjean, Karine Pinel, Mathieu Pradat, Valérie Provost, Jean-Paul Quéinnec, Cécile Sans, Mattia Scarpulla, Stéphane Trois Carrés, Eric Villagordo.