Des dernières décennies du XVIe siècle jusqu'en 1640, le milieu artistique sévillan a été pénétré par les théories et formes nouvelles venues d'Italie, dont celles issues du maniérisme. De retour de Rome, nombre d'artistes espagnols renouvellent ainsi l'expression artistique hispanique. Francisco Pacheco, maître et beau-père de Diego Vélasquez, joue un rôle majeur dans ce processus d'acculturation. Peintre, théoricien et poète humaniste, il illustre parfaitement les valeurs qui s'attachent à définir une nouvelle image de l'artiste en peintre érudit. Dans l'Art de la Peinture, témoignage de premier plan sur la vie artistique sévillane, il envisage les grands problèmes esthétiques à la manière des théoriciens italiens, afin de légitimer la noblesse de la peinture.