Dans la ville d'Essabam, et dans tout le pays, être fonctionnaire est une illusion de la richesse, car dans ce monde du travail où les salaires évoluent moins vite que le cours de l'histoire, il est normal que les gens travaillent pour des prunes. Dans ce monde où les salaires restent bloqués et très bas après plus de quarante ans d'indépendance, on peut dire, sans risque de se tromper, que seule la garantie de l'emploi jusqu'à la retraite assure à Gustave Titaba une confiance apaisante. Oui, être fonctionnaire comme ce secrétaire du ministère des Finances est un gage de stabilité économique, car il sait que ses crédits sont garantis pour longtemps. A moins qu'un nouvel homme politique à la tête du pays ne vienne semer le bordel comme ils savent tous le faire. Ah, ces hommes politiques ! Gustave Titaba commence à les abhorrer comme la peste, l'Ebola ou le Sida. En effet, Gustave Titaba ne sait pas à quoi servent ces misérables vermisseaux.