La dominante de la théologie du jésuite camerounais E. Mveng est l'annihilation et la paupérisation anthropologigues. Cette thématique portraiture deux partenaires, chacun dans son système. Le premier système est dominateur, imposé de l'extérieur depuis la traite, l'esclavage, la colonisation voire le néocolonialisme. Ce système écrase l'Africain, l'exploite, jouit de tous les privilèges. Sans ces "privilèges exorbitants" , ce système connaîtrait l'effet domino. La visibilité de ces privilèges est une évidence sur plusieurs plans : religieux, social, économique, politique, administratif. L'image du second partenaire qui est un Africain au Sud du Sahara ne cadre pas avec la postmodernité. Annihilé et paupérisé anthropologiquement, il est privé de ses droits humains les plus élémentaires. Dépendant du système qui l'écrase, l'exploite, il apparaît déphasé, réifié, chosifié, sans "liberté de mouvements, de pensées et d'actions" . Ces deux partenaires, deux systèmes interdépendants qu'E. Mveng a portraiturés dans ses ouvrages historiques, artistiques, théologiques et missiologiques, ont besoin de s'asseoir pour briser cette relation infernale qui ne favorise pas l'Africain.