La perfection atteinte par Michel-Ange dans la représentation du corps humain ne peut être dissociée de sa longue pratique de l'anatomie. Il consacra à cette discipline plusieurs années d'étude, bien plus que Léonard, afin de comprendre la dynamique et la mécanique corporelles. Il envisagea même d'écrire un traité d'anatomie artistique qui, malheureusement, ne vit jamais le jour, et d'illustrer celui du médecin Realdo Colombo, qui finit par être publié mais sans ses dessins. Pourtant, à ce rapport entre Michel-Ange et l'anatomie, si fondamental à ses yeux, on n'a accordé qu'un intérêt assez limité.
Contribuer à en mettre en valeur toute l'importance, tel est le premier propos des auteurs du présent ouvrage. En respectant le contexte historique, ils s'interrogent sur les raisons qui ont conduit Michel-Ange, dès ses débuts, à pratiquer des dissections : geste non moins scientifique qu'artistique, dont ils s'efforcent de mesurer la portée et l'influence qu'il exerça sur les artistes de l'époque et sur la nouvelle Académie des Arts du Dessin de Florence.