Une odyssée philosophique ambitieuse à travers les méandres d'une pensée métaphorique qui surfe sur cette musique d'un concert de mots scrutés à la loupe pour sonder leur âme et la notion d'écrit. À la manière d'un puzzle, les pièces s'assemblent peu à peu au fil de ce récit romanesque pour ébaucher une audacieuse réflexion sur le sens et le pouvoir des mots. Il en est des écritures de vie où le « je » s'efface par la constance de son silence pour mieux signer sa présence, comme de ces femmes dont le regard d'écume printanière submerge en secret l'insondable arrière-fond des rêveries d'intimité. C'est notre arrière-fond et celui de L'âme des mots, « réfléchi et voulu, qui donne à tout un sens et en fait comme une amorce ». À la croisée d'une éclaircie, l'âme des mots dévoile nos crépuscules de joie qui se mêlent aux larmes douces de la mélancolie. Dans cet élan vital qui anime l'âme des mots, entre l'amour et la haine, une fente étroite nous guette. Elle masque un précipice qui couve aux interstices de ce reflet gelé d'iris, une torche enflammée, allongée en ovale, un œil aspirateur. Tel le ventre glouton de Pandora, cette étoile flamboyante est insatiable. Quand sonne le glas d'une éclipse de nos sens, elle aimante nos mânes dans son ample trou noir. Dès qu'on y tombe, la chute est comme ce grand vertige du désir qui ne s'arrête jamais.