L'histoire de la maison Guiaud, asile privé marseillais pour malades mentaux, coïncide à peu de choses près avec la première moitié du XIXe siècle, époque où la psychiatrie en était à ses balbutiements. Après des débuts rocambolesques dans le centre de Marseille et plusieurs déménagements, elle s'installa sous la houlette d'un médecin philanthrope, le docteur Jacques Guiaud, dans une ancienne bastide dominant la mer, sur le pittoresque chemin du Roucas-Blanc. L'ouvrage raconte les péripéties de cette histoire et décrit les conditions de vie des pensionnaires de la maison dont les existences, pour la plupart obscures, furent marquées par la souffrance, la tristesse et l'ennui. Le plus connu d'entre eux, fils d'un riche négociant de Saint-Rémy-de-Provence, s'appelait Jean Mistral. De dépression en manie et de manie en démence, il passa la plus grande partie de sa vie dans un asile d'aliénés. Interné en 1838 sur la volonté de son père, il fut au centre d'une affaire qui passionna l'opinion publique et la presse. Etait-il réellement fou au moment de son admission à la maison Guiaud ? La question était encore débattue trente ans après la fermeture de l'asile au sein des tribunaux de Tarascon et d'Aix aussi bien qu'à la Chambre des députés et au ministère de l'Intérieur.