"Le centrisme, c'est le vichysme du temps de paix". Cette formule tranchante comme une lame, choisie entre bien d'autres dans ce livre, est du moins conformiste de tous les gaullistes, celui dont les éclats surprennent toujours, quoi qu'on attende de lui : Alexandre Sanguinetti. Toujours sollicité, et avec autant d'insistance, par l'action et par la réflexion, il passe de l'une à l'autre avec une incroyable facilité. "J'ai mal à ma peau de gaulliste", dit-il. Mais à lire les pages qu'il a écrites, on verra que d'autres doivent souffrir davantage que lui de leur épiderme rudement caressé par la cravache de ce condottiere au visage léonin. Le gaullisme a été trahi, affirme-t-il. Beaucoup de ceux qui s'en réclament sont devenus des électoralistes, et pour tout dire des profiteurs de la mystique. Il explique également que le Général a bien eu deux successeurs. Mais pas deux héritiers. Avec franchise, même avec brutalité, Alexandre Sanguinetti règle des comptes.