Le Traité de la nature humaine paraît en 1739. C'est l'ouvrage d'un jeune homme qui cherchera par la suite à en reformuler les thèses fondamentales dans un style plus facile. La technicité de cette oeuvre de jeunesse révèle dans toute leur puissance les enjeux qui s'y déploient
le premier d'entre eux consiste à bâtir une science totale de l'homme dans le cadre de positions radicalement sceptiques.
Ce que les oeuvres ultérieures de Hume présenteront sous la forme variée d'essais, d'enquêtes, de dialogues, se développe donc ici dans l'unité d'un discours dont la visée se veut totalisante, puisque la science de l'homme enveloppe toutes les autres. Qu'il s'agisse de la théorie de la connaissance, de celle des passions ou de la morale, les tensions du Traité manifestent la rigueur d'une pensée attentive à l'unité de son objet tout autant qu'aux circonstances concrètes, seules données à l'investigation philosophique.
Cette Introduction au Traité de la nature humaine met au jour les lignes de force de l'argumentation humienne, et en restitue les enjeux indissociablement théoriques, éthiques et politiques.