"Les langues et la littérature néo-celtiques nous donnent la solution d'une partie des difficultés que nous offrent les débris de la civilisation celtique transmis jusqu'à nous par les monuments de l'antiquité grecque et romaine" affirme Hubert d'Arbois de Jubainville, dès la Leçon inaugurale (14 février 1882) de son Cours de langue et littérature celtique, au Collège de France. Il n'est pas le premier à le dire ni à pratiquer les comparaisons éclairantes qui viennent des textes médiévaux ; Amédée Thierry, Henri Martin ou Gaston Paris s'y étaient livrés avant lui. Mais c'est au pays de Galles qu'ils avaient été demander leurs principaux éléments d'information, des éléments altérés par plus de trois siècles de domination romaine et par la puissance d'assimilation saxonne. Henri Martin avait signalé aux savants les manuscrits irlandais de Dublin, dès 1862 dans la Revue de Paris, mais il n'avait pas pu les utiliser. Et c'est le miracle, vingt ans plus tard : la langue et la littérature du vieil irlandais, qu'il a ardemment étudiées nourrissent de nouvelles perspectives. Grâce aux travaux de d'Arbois de Jubainville, on commence d'entrer dans une connaissance approfondie des civilisations celtiques. Marie-Henri d'Arbois de Jubainville, est un historien, archiviste et celtologue français. Fils d'un avocat, Henri d'Arbois de Jubainville naît à Nancy, où il est élevé au séminaire. Il se destine d'abord à l'état ecclésiastique, mais abandonne rapidement cette voie et entreprend, à l'image de son père, des études de droit. Il entre enfin en 1847 à l'Ecole des chartes, dont il sort premier de sa promotion en 1850 avec une thèse intitulée Recherches sur la minorité et ses effets dans la France coutumière au Moyen Age.