C'est en intruse qu'Octavie pénétra dans le bureau de Sylvain. Pour la première fois elle y entrait seule, sans frapper. Une lueur incertaine filtrait à travers les persiennes fermées. L'empreinte de Sylvain se manifestait dans l'odeur persistante de son dernier parfum, à moins pensa-t-elle que chaque matin le bureau en soit vaporisé par Eloïse en offrande à son seigneur et maître. Emportés par la police, papiers, ordinateur, blocs-notes, dossiers, répertoires de téléphone, la pièce entière semblait aussi vide que les tiroirs, ce qui donnait encore plus d'éclat à une authentique coquille de tortue, de l'espèce (imbricata), recouvrant en place de sa partie ventrale, un couffin en jonc tressé à sa dimension, renforcé de baguettes en bambou.