Passé un cap, hormis quelques exceptions télévisuelles, certaines personnes disparaissent. Licenciées en raison de leur âge. Parties, sur la pointe des pieds, vers une retraite que l'on dit bien méritée. Issus d'un vivier inépuisable, les jeunes prennent ainsi leur place, trustent le marché de l'emploi, les médias, les écrans. Fatalité que cela ? Sort commun auquel nous n'échapperons pas ? Les seniors n'auraient-ils plus rien à faire une fois un âge canonique atteint ? N'est-ce pas là mésestimer les pouvoirs de réinvention et de métamorphose qui nous constituent tous ? N'est-ce pas nous inciter à devenir de petits vieux hypocondriaques, égocentriques, usés jusqu'à la trame, qui n'auraient plus rien à partager, construire et défendre ? Absolument, répond Henry Chapier qui brise ici cette conception illusoire du vieillir pour mieux souligner la maturation d'esprits qui, par-delà les générations, doivent apprendre une nouvelle forme de solidarité.