Cet ouvrage est le troisième et dernier d'une série consacrée à l'histoire des forces politiques en France depuis la Révolution. La période qu'il couvre (de 1940 à nos jours) a été marquée par de très profonds changements sociaux et culturels. Elle a vu, en 1958, une République présidentielle se substituer à celle des députés. Certains enjeux se sont effacés : décolonisation, guerre froide, nature même du régime. D'autres, tout en ayant évolué, restent au premier plan : politique économique et sociale, construction européenne. D'autres enfin ont pris une importance inédite : environnement, immigration, problèmes éthiques.
Les partis ont dû s'adapter à ces conditions nouvelles. On peut toujours bien sûr (à l'exception du mouvement écologiste) les rattacher à des traditions déjà étudiées dans les volumes précédents : socialisme révolutionnaire ou réformiste, radicalisme, démocratie chrétienne, libéralisme conservateur, droite autoritaire, " national-populisme ". Mais, en une cinquantaine d'années, leurs caractères propres et leurs rapports de force se sont modifiés : à gauche, la social-démocratie s'est imposée face à un communisme lui-même taxé de révisionnisme par les " gauchistes " ; à droite, un rapprochement s'est opéré entre centrisme, libéralisme et néo-gaullisme, tandis qu'une extrême droite longtemps très anémiée a réussi à s'affirmer. La persistance des grands courants n'a pas empêché une profonde transformation du paysage politique français.