""Tout est perdu fors l'honneur", écrivait François 1er à sa mère après le désastre de Pavie. Tout est perdu fors le crédit, a- t- on pu penser après la catastrophe de Sedan. C'est, en effet, le crédit, cet honneur des temps modernes, qui nous permet de nous relever des déplorables conséquences de nos fautes. Et nous n'entendons pas seulement ici le crédit public, mais encore le crédit particulier, sans lequel le pays n'aurait pu supporter l'exil perpétuel de cinq milliards de capitaux, après la perte, pour tout le monde, de cinq à six milliards, à ne parler que de la France. Dans ce volume nous ne nous occupons que de l'histoire du crédit particulier, et, encore, sous une de ses faces, mais la plus importante, celle qui, après tout, les réunit toutes, l'Institution de crédit. A chaque jour son oeuvre. Qu'est- ce que l'institution de crédit ? C'est la compagnie ou l'individu, qui fait profession de faciliter le prêt d'un capital du propriétaire qui ne peut le faire rapporter que peu, à l'emprunteur qui peut l'utiliser à meilleur compte. Une commission, sous une forme ou sous une autre, est son bénéfice unique. Tout est là, et en analysant les opérations utiles des banques, on ne trouve rien autre chose que cette intervention de leur part et ce prélèvement en leur faveur."