A la fois conte mythologique et moderne, ce long poème fait entendre, avec une dimension épique et l'énergie d'une cavalcade, les voix des personnages qui l'habitent. Io, Pasiphae et par conséquent le Minotaure n'en finissent pas de s'interroger sur leur libre arbitre. Leurs pensées vagabondent mais leurs corps sont scellés a ceux des bêtes avec lesquelles ils partagent leurs destinées. Un homme a passe la corde au cou d'Io ; Pasiphae, femme de Minos, ayant de sire le taureau, devient la mère du minot ; le Minotaure se demande s'il n'est pas le rêve d'une femme qui le retient dans le labyrinthe de son imagination. Avec cet enjeu du souffle et de l'oralite, Nadine Agostini redonne du jeu au mythe, elle le pétrit avec ses mots et s'autorise toutes les libertés d'un démiurge, un qui raconte des histoires, et c'est bien ce qui fait notre joie.