Selon certains, les guerres ont pour objectif de s'emparer de richesses - soit des trésors accumulés, soit des ressources naturelles exploitables. S'il en est bien ainsi et si la guerre est fille de la cupidité, alors elle doit être nécessairement rentable. Selon d'autres, la guerre est ruineuse, car elle gaspille des ressources en cherchant à détruire l'ennemi : non seulement la guerre détournerait des moyens destinés à de meilleurs usages, mais elle les appliquerait à des entreprises néfastes en termes économiques. Les deux thèses ne peuvent être vraies en même temps, mais il se pourrait qu'elles soient toutes deux partiellement fausses, en soutenant chacune de leur côté une position unilatérale, ce qui est le propre de toute inspiration idéologique. Mais qu'en est-il dans les faits ? La guerre est-elle productrice, directement ou non, de richesses ? La guerre pourrait-elle même être, paradoxalement, à l'origine de progrès et de bienfaits pour l'humanité ? Ce volume, qui réunit une équipe d'historiens spécialistes de l'économie et de la fiscalité, apporte des réponses concrètes et argumentées dans des contextes historiques variés, depuis la plus haute Antiquité jusqu'à aujourd'hui, esquissant ainsi un tableau bien plus nuancé que celui offert par des idéologies concurrentes sur l'incidence de la guerre en matière économique.