La végétation terrestre, ressource vitale de toute société
humaine, est l'un des objets naturels traditionnellement étudiés
par la géographie physique. Or, le dépassement du vieux
clivage entre géographie physique et géographie humaine et,
surtout, la montée en puissance des préoccupations
environnementales obligent aujourd'hui à penser la végétation
en des termes nouveaux et à la placer au coeur d'une réflexion
géographique globale. A travers un rappel historique, de la
naissance de la "géographie des plantes" à la fin du XVIIe
siècle à l'avènement d'une science de l'aménagement, cet
ouvrage met en évidence comment l'approche géographique de
la végétation s'est cristallisée autour de quelques grands
modèles spatiaux (modèle zonal, étagement, mosaïque de
communautés végétales) ou spatio-temporels (modèle du
climax). Ces héritages, encore présents dans les théories et les
pratiques, éprouvent désormais leurs limites, et un nouveau
questionnement s'impose face aux transformations qui
affectent les sociétés humaines actuelles et face aux
inquiétudes qu'elles suscitent. Une géographie de
l'environnement est bien en train de s'écrire. L'examen des
réponses qui commencent à être données, l'analyse des
concepts nés de ces interrogations (biodiversité, résilience,
écosystèmes, paysage, continu et discontinu, etc.), permettent
enfin de s'interroger sur les méthodes à mobiliser pour
répondre à ces nouveaux enjeux. Une synthèse inédite, fondée
sur une démarche épistémologique et méthodologique,
proposant une définition profondément renouvelée et
interdisciplinaire de la "géographie de la végétation terrestre".
Frédéric Alexandre est professeur de géographie à l'université
Paris 13. Alain Génin est maître de conférences en géographie
à l'université François-Rabelais de Tours.