Pour ses amis des Brigades internationales, devenus de hauts responsables politiques dans les démocraties populaires, leur compagnon, le docteur Gabriel Ersler, avait disparu au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Ce n'est pas sans surprise qu'ils le voient revenir en 1956, après douze ans de détention dans les prisons soviétiques. Mais il reste muet sur ces années-là, ainsi que sur la période de la guerre. Interrogé par le sociologue Jean-Charles Szurek au cours de trois étés (1985, 1986, 1987), Gabriel Ersler accepte, au soir de sa vie, de livrer le secret qui a bouleversé son existence, la création d'un réseau de renseignement au profit de l'Union soviétique dans le sud de la France de 1942 à 1944, et le prix qu'il en a payé : son emprisonnement. Ce livre apporte un éclairage nouveau et rare sur les réseaux de renseignement soviétique en France pendant la Deuxième Guerre mondiale, surtout celui de Robert Beck, et sur les prisons staliniennes, en particulier la prison de Vladimir.