Cet ouvrage délivre le sens anthropologique et politique de l'école Freinet de Vence en visant une possible reconstruction de la "forme scolaire ". Par-delà la contingence des faits, l'enquête identifie les contraintes auxquelles satisfait l'institution "École Freinet de Vence " qui est l'objet de l'étude, dans son mouvement de recherche de pratiques réservant la part d'enfance des élèves. Lisant ce livre, nous assistons en direct à la production d'un sens institué. La multiplicité des institutions qui structurent la vie de l'école montre constamment et à quel point cette organisation minutieuse nous tient très loin des idéologies de la "non-directivité", ou de la pédagogie dite "institutionnelle". L'auteur engage également la critique contre les conceptions si courantes, et à vrai dire dominantes, qui présupposent une sorte de "fonds secret" et "authentique" chez l'enfant. Nul doute que le regard ethnographique ne révèle ici des traits qui resteraient inaperçus pour d'autres types d'analyses. Cet effort constitue une nouveauté méthodologique, dans laquelle la variété et la pertinence des dispositifs de description (narrations extraites du Journal de recherche, entretiens, transcriptions, mais aussi photographies' produisent un réel effet synoptique, pour reprendre le mot et le concept de Wittgenstein. Cette enquête montre enfin la pertinence générique de certains concepts didactiques. Elle pose la question vitale, pour une institution d'éducation: de quoi instruit-on les élèves? La recherche théorique ici engagée devrait se poursuivre dans d'autres lieux où de l'imaginaire incarné a pu produire de nouvelles formes institutionnelles scolaires