Fenêtres sur le monde, de Raymond Bozier, est d'abord paru chez Fayard en 2004. Depuis, ce livre est devenu un classique pour les animateurs d'ateliers d'écriture. L'immense force de ce livre, c'est son grand écart : d'un côté, après le11 septembre2001 et l'attentat du World Trade Center, notre rapport à la ville bascule. C'est la nappe sous-jacente, qui unifie les37 fenêtres de Bozier. Parce qu'elles sont listées, dans la table des matières qui ouvre le livre. Ce sont celles que nous portons chacun : ce qu'on voit de la cuisine, ce qu'on voit de la salle où on enseigne, ce qu'on voit de cette chambre de hasard, ou de cette salle de réunion au ministère le jour que. Mais le pare-brise de la voiture, sur le trajet du matin, est aussi une fenêtre. Et les photos sur le mur, au-dessus de la table de travail. Et l'espace urbain, il nous donne quoi à voir : vitrine d'une cafétéria de supermarché, ça ne nous choque pas dans un film, et on ne saurait s'en saisir en littérature ? A sept ans de la parution initiale, Raymond Bozier complète, augmente, révise. Le texte que nous présentons ici est inédit en partie, édition neuve. Nous mûrissons chacun dans l'intérieur de chantiers qui deviennent des chantiers-vie. Alors la version numérique devient l'expression de ce chantier. Un livre essentiel pour les chantiers-ville d'aujourd'hui. A vous, pour le prolonger, de faire l'inventaire de vos propres37 fenêtres ?