Ce titre ouvre les nouvelles perspectives vers lesquelles se projette Schuré dès 1912 : celles du lien secret existant entre l'initiation païenne et l'initiation chrétienne et dont L'Evolution Divine, Du Sphinx au Christ demeure comme l'ouvrage le plus emblématique. Avec ces deux présences, ici, deux rêves qui n'en forment plus qu'un se rencontrent au sein des Connaissances Traditionnelles : celui d'une tentative d'esquisse de cosmogonie chrétienne, entée sur des archétypes psychologiques et des symboles universels. Ce souci d'un universalisme christique par-delà le monde païen auxquels les travaux d'un Louis Ménard seront aussi dédiés, aura taraudé Edouard Schuré autant que Rudolf Steiner toute leur existence. Cette vaste ambition de parfaire l'ésotérisme chrétien sur des bases "anthroposophiques", ouvertes aux cheminements de l'Ame du Monde reste le fondement de l'oeuvre eschatologique entreprise autant par Steiner que par Schuré. Elle donne l'impulsion à la dernière période "anthroposophique" de notre auteur, après celle du lyrisme wagnérien et du celtisme. Les "sauts quantiques" de l'âme humaine, et le caractère en quelque sorte digital de l'évolution de la conscience ; les mutations dont souffre encore et toujours l'humanité, tout cela peut-il être compatible avec une continuité ésotérique chrétienne à travers le temps ? Edouard Schuré, dans L'Evolution Divine, du Sphinx au Christ, répond magistralement à ce dilemme.