De Wüllner et Hjelmslev à Lyons, d''Anderson à la linguistique cognitive, le lien particulier entre espace et langage a souvent été affirmé ou contredit. Les études en typologie linguistique des dernières décennies ont permis de valider partiellement les thèses localistes, à partir de données essentiellement synchroniques. Nous proposons d''apporter à cette question un complément diachronique. Nous étudions pour cela l''évolution sémantique des prépositions dans les langues romanes. Après en avoir fait un relevé détaillé, nous cherchons à reconstruire leur histoire, et mettons au jour des chaînes sémantiques récurrentes, globalement conformes aux attentes de la théorie localiste. Une étude sur corpus sur une sélection de prépositions nous permet ensuite d''observer le détail des glissements sémantiques. Nous montrons ainsi qu''il y a bien une primauté diachronique du spatial, mais qu''elle interagit avec d''autres facteurs, notamment morphologiques et paradigmatiques.