Le texte présenté a été rédigé à partir de notes faites par un conquistador espagnol du XVIe siècle, Bernal Diaz, et librement réinterprétées. Quelle en est l'idée générale ? L'être humain ne peut vivre sans croyances. Celles-ci, dès qu'elles sont acceptées par une élite dirigeante, sont admises au rang de vérité. Pour les populations des pays conquis, leurs dieux ne pouvaient les trahir, car elles leur avaient accordé leur confiance. Pour les conquérants espagnols, leur divinité n'aurait su les induire en erreur, sinon pourquoi se serait- elle fait connaître à eux ? De sorte que pour ces derniers, leur vérité ne pouvait pas être mise en doute, étant donné qu'il ne s'agissait pas, selon leur conception, d'une croyance, ni même d'une certitude, mais d'un savoir. Dès lors, leurs actes se justifiaient par le but moral défini par celui-ci. Faire d'un objet de croyance un absolu ne mène toutefois qu'à un dogmatisme stérile. Mais s'interroger sur la notion d'absolu et la légitimité qu'elle a pu avoir par le passé n'est pas inutile à une époque où le relativisme semble être lui-même un article de foi. Ce qui a servi de référence aux conquistadors n'était pas une supposée supériorité raciale, le thème lié à la "race" leur était inconnu et n'est apparu que bien plus tard. Bien évidemment, tout au long de ce récit, a été pris comme base le point de vue des Espagnols ; les notes étant celles d'un Espagnol. Ainsi, la divinité chrétienne est écrite avec une majuscule, les populations locales sont nommées "mexicaines", Diaz n'employant pas le terme d'Aztèques.