Eduquer, pour quoi faire ? Faire un homme. Mais quel homme ? Si les spécialistes parlent volontiers des moyens de l'éducation, il n'y a guère que les philosophes pour aborder la question des fins. Parce que tout philosophe développe une certaine conception du monde, de l'homme et de la société ; il possède, même implicitement, une certaine conception de l'éducation. A quoi peut alors ressembler le projet éducation d'un philosophe sceptique ? post-moderne ? nihiliste ? tragique ? eudémoniste,, etc. François Châtelet, Paul Ricoeur, Jean-François Lyotard, Emmanuel Lévinas, Robert Misrahi, Kostas Axelos, Marcel Conche, Clément Rosset, Raymond Polin, Etienne Balibar, Jacques Bouveresse et Olivier Revault d'Allonnes se sont risqués à y répondre.
Que disent, de leur côté, les anthropologues ? Qu'on ne naît pas Sara (Robert Jaulin), Yanomami (Jacques Lizot), Baruya (Maurice Godelier), Lébou (Georges Balandier), Diola (Louis-Vincent Thomas) ou Athénien (Pierre Vidal-Naquet), mais qu'on le devient. Ainsi, sous la catégorie de culture, parlent-ils d'autre chose que d'éducation ? Sociétés sans école voire contre l'école, les sociétés de la tradition ont quelque chose à nous apprendre sur nos propres choix d'une société " tout-école ", dominée par le livre (Emmanuel Le Roy Ladurie).
Mais le panorama ne serait pas complet sans les pédagogues eux-mêmes. Jacques Ardoino, Daniel Hameline, Georges Snyders, interviennent ici, moins comme spécialistes ès qualité que comme " éducateurs-philosophes ".
Au total, une vingtaine d'entretiens portant sur les finalités de l'éducation et à inscrire dans les débats actuels sur l'Ecole.