Au Moyen Age, un maillage ecclésiastique s'étendant de la paroisse au diocèse, en passant par les doyennés et les archidiaconés, fut mis en place à l'échelle de la Chrétienté. Celle hiérarchie territoriale constitue l'aboutissement d'un lent processus de spatialisation des structures ecclésiales que cette étude tente de suivre en haute Bretagne, dans les diocèses de Rennes, Dol et Alet/Saint-Malo. L'analyse qui combine à l'approche plus traditionnelle par les sources écrites (actes de la pratique, récits hagiographiques et pouillés diocésains) l'enseignement des "archives du sol" (sépultures et bâti religieux), s'étend du Ve au VIIe siècle, c'est-à-dire de l'installation des premiers évêchés à l'achèvement institutionnel des cadres ecclésiastiques. La démonstration révèle le tournant majeur que représente la réforme dite "grégorienne" dans la mise en place d'une territorialité ecclésiastique. En revanche, l'idée d'une Eglise des Gaules organisée d'emblée sur un mode très administratif, comme celle d'une Eglise bretonne profondément originale sont rejetées. Il s'agit également de montrer que le processus de construction ecclésiale de l'espace fut vertical, le mouvement à l'origine de la formation de la paroisse constituant le prolongement local de celui de l'affirmation du pouvoir épiscopal sur tous les lieux de culte situés l'intérieur du ressort de sa cathédrale.
Le maillage épiscopal du territoire constitue l'aboutissement d'un lent processus que cette étude tente de suivre en haute Bretagne, dans les diocèses de Rennes, Dol et Alet/Saint-Malo.