Véritable " pont aux ânes de la pédagogie juridique ", la question des relations qu'entretiennent Droit et Morale appelle une réponse doctrinale presque invariable : la séparation de principe n'exclurait pas l'influence réciproque. Le droit contemporain semble pourtant traversé par deux courants a priori antinomiques : ici, la référence morale est invoquée comme une sorte de " tabou " qui justifierait le retrait du droit (en droit des personnes, par exemple), alors que, là, elle est appelée en renfort pour justifier telle solution ou fonder telle réforme (en droit des affaires notamment). C'est de cette étrange coexistence du " retour offensif " et du " tabou " qu'est née l'idée d'organiser un colloque sur le thème " Droit et Morale, Aspects contemporains " en privilégiant une approche interdisciplinaire. Le 4 juin 2010, dans le cadre des journées d'étude qu'il consacre au pluralisme, le Laboratoire de sociologie juridique de l'Université Paris II accueillait donc les réflexions croisées d'Olivier Descamps, Dominique Fenouillet, Michel Germain, Valérie Malabat, Horatia Muir Watt, Cécile Pérès, Marc Pichard, Jean-Emmanuel Ray et Jean-Louis Sourioux. L'ouvrage ici présenté s'est enrichi des contributions supplémentaires d'Éric Martin-Hocquenghem et de Mustapha Mekki. Puisse cette publication contribuer à éclairer les relations singulières qu'entretiennent le Droit et la Morale.