De l'Algérie coloniale des années cinquante aux émeutes des jeunes d'octobre 1988, ce roman retrace les vies parallèles de Djamila et de Jala, qui suivent à plus d'une décennie de distance le même itinéraire tumultueux fait de sacrifices, de déchirements, de larmes et de révoltes, depuis qu'elles se sont efforcées de briser leurs liens traditionnels et de s'émanciper. D'une guerre qui ne dit pas son nom à une indépendance où le vent de la liberté s'accompagne des rêves les plus fous, des misérables hameaux implantés à la limite des immenses domaines coloniaux de la Mitidja aux grandes cités-dortoirs qui ceinturent Alger aujourd'hui, de la classe unique à l'université, les parcours de ces deux jeunes femmes se poursuivent, se rattrapent, se chevauchent, s'entremêlent et finissent par se confondre. Djamila, cette jeune militante socialiste pleine d'idéalisme, passionnée de littérature et de cinéma, serait-elle comme Jala cette amazone des temps modernes, cette " féministe " à la passion aussi grande que généreuse, aussi faconde que la Mitidja au printemps ? Dans un pays en perpétuel mouvement, qui ne finit pas de se construire, de s'interroger et de se découvrir, ces deux femmes cherchent aussi leur voie, posent les jalons de leur futur. Mais en réalité, ne sont-elles pas simplement l'une à la poursuite de l'autre ?