Il s'agit ici de rappeler quelques principes qui doivent guider celui qui a décidé d'explorer le labyrinthe postérieur, c'est-à-dire la partie de l'oreille interne qui contribue à l'équilibre, et qui comprend les canaux semi-circulaires (CSC) et les macules. Il sera essentiellement question de la vidéonystagmographie (VNG), du Video Head Impulse Test (VHIT) et de la Verticale subjective. J'ai souhaité insister sur le fait que la force de l'habitude, ou une perversion des moyens à notre disposition, amènent à ignorer certains principes théoriques et des règles pratiques, pouvant mener à des erreurs de diagnostic. Je m'appuie sur mon expérience de plusieurs décennies ; il faut entendre par expérience non pas la multiplication d'observations, mais la critique des faits observés. J'ai mêlé les considérations techniques à une divagation dans la forêt de mes connaissances extra-médicales et en particulier littéraires ; elles sont abreuvées de mes innombrables lectures, dont je ne peux me passer. J'ai souhaité montrer la part de poésie dont se teinte la vestibulologie et espère n'avoir pas égaré mon lecteur. Je raconte comment j'ai été, plus ou moins consciemment, amené à entrer dans le labyrinthe et n'en suis jamais sorti. Il a en effet le pouvoir d'ensorceler et nombreux sont ceux qui se sont pris pour lui d'une véritable passion. J'ai essayé d'analyser pourquoi. Mon ultime mise en garde contre ce sentiment dangereux arrive sans doute trop tard, à la fin du livre, pour en préserver le candidat vestibulologue. Mais le vestibule peut être l'expérience d'une vie. J'espère que mon lecteur tiendra compte de cet avertissement et n'attribuera pas au mot divagation son sens figuré : "Dire n'importe quoi, ne pas raisonner correctement" !