Les " psys ", tels les moines du temps jadis, forment une vaste corporation hétérogène, aux contours imprécis, détestée en bloc par certains, révérée par d'autres, laissant la plupart un peu perplexes sur sa réelle et précise utilité. Difficile pour le profane de les distinguer par l'habit ou la tonsure, mais on sent bien que d'une affiliation à l'autre, d'un individu à l'autre aussi, la variation règne en matière de savoir, de compétence, de foi, de désintéressement, de souci de l'autre... Comparaison n'est pas raison et on pourrait en rester là : mais non ! Par choix ou par injonction thérapeutique, chacun est passé, passe ou passera chez le psy. Donc, mieux vaut affronter doutes et préjugés, et tenter d'y voir plus clair : à qui servent les psys (eux-mêmes, la société, leurs patients ?) et à quoi (comprendre, surveiller, guérir ?). N'interrogeons pas pour une fois les doctrines, les théories ou l'administratien. Mais la sincérité d'un homme. À la fois auteur reconnu et praticien chevronné, Patrick Lemoine dont l'humour, forme aimable de la pudeur, accompagne les publications profondes et décapantes (Le mystère du placebo, Le sexe des larmes, Séduire, S'ennuyer, quel bonheur !) s'est prêté non sans courage au jeu de la vérité : à quoi sert-il vraiment ?
Psychiatre, écrivain, docteur en neurosciences, directeur de recherches à l’université Claude-Bernard de Lyon, directeur médical de la division psychiatrique d’un important groupe international.